Phytothérapie : qu’est-ce que c’est au juste ?
À l’heure où les nouvelles voies de la recherche semblent être dans l’impasse, où l’efficacité de certains médicaments se retrouve diminuée et où les effets indésirables d’autres traitements pharmaceutiques ne peuvent plus être ignorés, la science s’ouvre désormais vers une discipline autrefois abandonnée et vigoureusement critiquée : celle de la phytothérapie.
Mais qu’est-ce que c’est au juste ? Et quels sont les bienfaits de cette pratique ? On vous dit tout dans cet article !
AU sommaire :
Qu’est-ce que la phytothérapie ?
D’une façon simplifiée, le terme « phytothérapie » peut être décodé en deux mots distincts : « phuton » et « therapeia » et qui signifient littéralement « plante » et « traitement ». La phytothérapie est donc une discipline basée sur l’extraction des substances ou principes actifs de certaines plantes, à visée préventive ou thérapeutique. Ainsi, ces plantes dites « médicinales » sont principalement utilisées sous deux formes :
- Soit dans leur forme naturelle sans purification antérieure et, ainsi, l’ensemble des constituants agissent de façon combinée pour obtenir un effet potentiel, conférant au produit brut la dénomination « totum ». Ce produit peut être consommé par le patient dans sa globalité et sous différentes formes, comme les gélules, comprimés, etc.
- Soit après extraction d’une substance spécifique contenue dans la plante, appelée « principe actif ». Ainsi, on obtient un concentré de cette substance voulue dans un but thérapeutique ciblé et avec moins de risques indésirables. Cette méthode est donc privilégiée.
À l’heure actuelle, plus de 500 plantes médicinales sont répertoriées sur le site de la Pharmacopée française, dont une centaine est vendue même en dehors du cadre pharmaceutique.
Un mot sur l’histoire
Derrière ce terme un peu flou et plutôt récent réside des millénaires entiers de recherches que quelques pages ne pourraient résumer. En effet, l’utilisation des plantes à visée thérapeutique daterait d’il y a 3000 ans avant J.-C., une utilisation rudimentaire fort heureusement documentée par les Sumériens.
Les remèdes médicinaux marquèrent l’Époque gréco-romaine également, puis le Moyen-Âge jusqu’à l’avènement de la Pharmacie Moderne où la phytothérapie a été délaissée au profit de substances chimiques telles que les antibiotiques synthétiques.
À l’heure actuelle, l’Organisation mondiale de la Santé classe cette discipline comme médecine traditionnelle. Or, de nos jours, alors que plusieurs médicaments se voient retirés du marché, l’attention des patients se retrouve graduellement portée vers les remèdes médicinaux et, par conséquent, celle de l’industrie pharmaceutique également.
En 2011, l’OMS estime que les préparations à base de plantes font partie intégrante du régime alimentaire de plus de 20 % de la population mondiale, majoritairement des femmes.
Quels sont les bienfaits de la phytothérapie ?
À l’heure actuelle, il n’est plus possible de réfuter la place de la phytothérapie dans l’algorithme de prise en charge de nombreuses maladies. En effet, cette discipline est devenue, pour certains médecins et pharmaciens, un pilier thérapeutique presque à part entière :
- Elle a tout d’abord l’avantage d’avoir peu d’effets indésirables, ce qui permet d’augmenter les doses avec moins d’inquiétude qu’un médicament synthétique.
- Cette utilisation à long terme comporte peu d’effets de dépendance, puisqu’aucune étude opposante à cette science n’a pu prouver l’existence d’un effet « rebond » après l’arrêt d’un traitement traditionnel.
- De nombreuses études ont permis d’appuyer l’efficacité des plantes médicinales contre les germes, notamment les champignons et les bactéries. Une découverte prometteuse, surtout avec l’accroissement des résistances de ces mêmes germes contre les antibiotiques.
- La phytothérapie a un intérêt préventif : de petites doses régulières de préparations médicinales auraient un effet protecteur contre les cancers et certaines maladies dégénératives.
- Le coût faible des plantes médicinales est un point de plus attirant les patients vers cette discipline.
L’utilisation de la phytothérapie en pratique
Plusieurs remèdes à base de plantes ont fait leurs preuves dans les différents domaines de la médecine, effets relayés par plusieurs études et essais cliniques :
- La consommation du thé vert aurait un rôle sur la diminution du risque global du cancer.
- L’utilisation d’un mélange de plantes médicinales permettrait d’améliorer la symptomatologie des angines chez les enfants.
- Le cumin augmenterait la sensibilité à l’insuline et la myrtille réduirait les complications ophtalmiques liées au diabète.
- Depuis quelques années, les avis diffèrent sur l’efficacité du Gingko Biloba dans le cadre de la Maladie d’Alzheimer. Cependant, il est toujours utilisé comme traitement préventif et supplémentaire.
Cependant, aucune étude clinique n’a pu prouver la possible utilisation de ces traitements naturels en première ligne. Ainsi, jusqu’à ce jour, la phytothérapie est toujours limitée à un traitement symptomatique ou complémentaire.
Comment se passe une séance chez le phytothérapeute ?
En France, le titre de phytothérapeute est réservé aux professionnels de santé, mais il est possible d’être conseillé en phytothérapie si on ne dispose pas d’autorisation à prescrire.
Durant une séance d’une heure en moyenne, le phytothérapeute évalue le cas du patient, ses habitudes alimentaires et toxiques, la symptomatologie dont il se plaint et ses comorbidités afin de pouvoir lui prescrire un mélange de plantes adapté à sa situation.
Il se peut que le phytothérapeute recommande, s’il juge nécessaire, des séances de méditation ou de sport à son patient, ainsi qu’un changement d’hygiène de vie.
Ensuite, après une période de temps, le phytothérapeute revoit son patient avec un bilan prescrit au préalable, qui lui permettra d’évaluer les résultats de sa prise en charge. Il jugera ainsi de son efficacité ou d’un éventuel changement de remède.
Contre-indications de la phytothérapie
Même si peu importantes, les contre-indications de la phytothérapie ne doivent pas être ignorées. En effet, certaines plantes médicinales comportent des substances dont l’effet nocif est corrélé à la dose et d’autres substances possèdent un potentiel d’interactions avec d’autres plantes ou médicaments.
Il s’avère donc primordial de consommer ces plantes après un avis spécialisé et rapporter tout symptôme inhabituel au professionnel traitant.
En conclusion
Pour conclure, il est à présent irréfragable que la phytothérapie a fait ses preuves dans le monde médical, bien que les études, ou peut-être le manque d’études, ne parviennent toujours pas à prouver leur possible utilisation indépendante. Heureusement, le regain d’intérêt envers cette discipline laisse espérer un changement futur.